Les engins de chantier ont démarré leur triste besogne : sur le terrain de la SCEA de La Chaumelle, sur la commune des Aix-d’Angillon dans le Cher, une nouvelle bassine (*) est en train d’être creusée.
Un projet qui n’a fait l’objet d’aucune concertation des habitant·e·s ou des élu·e·s du territoire, et qui fait fi de l’opposition massive que ce type d’infrastructures suscitent partout dans le pays. Ici dans le Berry, dans l’Indre-et-Loire, dans le Puy-de-Dôme, en Région parisienne, en Vendée, dans le Poitou… des milliers de personnes dénoncent sans relâche ces retenues d’eau pour l’irrigation agro-industrielle qui pompent dans les nappes phréatiques et constituent une véritable menace pour notre ressource en eau.
L’eau est pourtant reconnue par la loi comme un bien commun : elle ne peut être accaparée au profit d’une minorité pour des intérêts économiques, au détriment de la majorité des usager·e·s.
Alerté·e·s par ce projet, des habitant·e·s du territoire ont créé le collectif Bassine aux Aix Non Merci en septembre et depuis, avec le collectif Bassines Non Merci Berry, iels organisent des réunions publiques pour que circule enfin l’information. A Menetou-Salon, Aubinges, les Aix, les salles sont chaque fois combles, preuve de l’intérêt de la population pour la gestion de l’eau.
Grâce à la venue d’Anne-Morwenn Pastier, docteure en Sciences de la Terre et chercheuse en hydrogéologie, le mardi 16 janvier dernier, les habitant·e·s ont pu comprendre à quel point les bassines impactent les milieux et pourquoi cette solution est en réalité une maladaptation au changement climatique.
Les arguments développés par la Chambre d’agriculture du Cher et les porteur·se·s de projet lors d’une réunion publique, le jeudi 18 janvier, reflètent à quel point le modèle agricole industriel est à bout de souffle et qu’il est grand temps de le transformer. Des alternatives existent ! Des paysan·ne·s les mettent déjà en œuvre. Nous les soutenons et nous ferons pression sur les pouvoirs publics pour que les aides financières soient dirigées en faveur de notre autonomie alimentaire et de notre environnement.
Nous exigeons l’arrêt immédiat du chantier aux Aix, qui se déroule hors période de hautes eaux et risque de déclencher de graves pollutions. Nous avons déposé des recours juridiques : qu’ils soient suspensifs !
Nous exigeons un moratoire sur toutes les bassines. D’autres sont annoncées à Quincy et Villequiers !
Nous exigeons que les études en cours, y compris dans notre département, soient menées jusqu’à leur terme et que les conclusions soient rendues publiques. Un Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau (PTGE) est en cours d’élaboration. Pourquoi le préfet autorise-t-il d’ores et déjà les bassines alors que cette démarche n’a pas encore abouti ?
Mobilisons-nous le samedi 27 janvier aux Aix-d’Angillon pour dire « non » à ces projets iniques et « oui » à une agriculture nourricière et respectueuse de l’environnement !
Rendez-vous à 14 h place Nationale pour une manifestation festive et déterminée.
No bassaran !
(*) Retenue d’eau pour l’irrigation agricole, généralement construite en plaine, plastifiée avec de la géomembrane, équipée d’une pompe reliée à la nappe phréatique. Les bassines ne se remplissent pas avec de l’eau de pluie !
Contacts :
Bassine aux Aix Non Merci : eauaix@protonmail.com
Bassines Non Merci Berry : bassinesnonmerciberry@protonmail.com