Récit des événements « Sainte Soline, 1 an après »

31 mars 2024 : récits et témoignages à Melle

Cette journée fut l’occasion de nous retrouver à travers un moment de rassemblement puissant, nécessaire et plein d’émotions !

Merci à celleux qui ont témoigné, qui ont parfois fait le déplacement de loin pour revenir dans cette ville qui nous a accueilli il y a un an et rappeler ce qui fait notre force : rester solidaires, uni.e.s, déter !

Nous rappelons que les deux reportages co-produits par Off Investigation et Reporterre, le média de l’écologie sont disponibles en accès libre ici :

– Sainte-Soline, Autopsie d’un carnage : https://www.youtube.com/watch?v=3ymjnILRclQ&t=7s

– Mégabassines, histoire secrète d’un mensonge d’État : https://www.youtube.com/watch?v=f9kCvSwxuyU

Plus que jamais, il y a besoin de porter à la connaissance de toutes et tous les pratiques écocides et de donner à voir la répression à laquelle font face les mouvements qui s’y opposent.

Vous seuls avez le pouvoir de nous aider à faire la lumière sur les dérives des puissants et de rendre cette information libre ! Alors partagez ! Partagez ! Partagez ! Et soutenons les médias libres et indépendants comme ceux-là ✊

Retrouvez la vidéo de la table ronde sur les violences policières (déroulé de la table ronde dans le descriptif de la vidéo) :

Cette table ronde peut aussi se retrouver sur Au Poste : https://www.auposte.fr/sainte-soline-1-an-apres-recits-et-temoignages/, https://video.davduf.net/w/aMo1FY4VSbc1EVR1CDicyo ; https://www.youtube.com/watch?v=880l9rq27-E

25 mars 2024 : plus de 40 mégaboums contre les violences policières et des milliers de déflagrations festives 

Il y a un an, des dizaines de milliers d’antibassines se retrouvaient au milieu des champs de Ste Soline et se confrontaient à la répression militaire, coincé.es sous le fracas de grenades tirées par milliers. La rage s’emparait alors du pays face au passage en force de la réforme des retraites, et le mouvement pour la préservation de l’eau était plus massif et puissant que jamais. Le 25 mars 2023, le gouvernement a tenté de faire taire cette contestation populaire par un déferlement de violence : la terreur armée qu’il a choisi d’appliquer à Ste Soline visait à toucher les corps, les esprits et à anéantir les mobilisations qui lui faisaient face.

Le 25mars 2024, dans de nombreuses villes, des rassemblements devant les gendarmeries et préfectures ont permis de re-dire cette réalité tant de fois instrumentalisée et pervertie par les mensonges des responsables de ce carnage. Ces Méga-Boums ont permis de témoigner à nouveau, de faire entendre partout les déflagrations qui font la honte de la gendarmerie nationale et de toute la chaîne de commandement, de nous rassembler pour retrouver de la force. Nous avons su rendre visible, une fois encore, la détermination qui nous habite. Un an plus tard, nous nous sommes réuni et avons fait la fête partout pour prouver que la résignation et la peur n’ont pas gagné. Nous convergerons à nouveau dans les prochains mois pour trouver ensemble le point de bascule qui mettra un terme à ces projets destructeurs ! 

Des mégaboums ont eu lieu dans 40 villes en France. Retrouvez ci-dessous de brefs récits, par ville, d’une partie des événements qui ont détonné partout en France 👇

NO BASSARAN  

Alençon (61) : Belle boum à Alençon devant la préfecture, redécorée et colorée pour l’occasion. Des fumigènes ont été craqués, des pétards ont été lancés, des prises de parole ont retenti pour rappeler la responsabilité totale de l’Etat à Sainte-Soline. Merci à la chorale La Mellitante d’avoir partagé les paroles de « Mort aux bâches, mort aux bassines ». Ce chant a résonné fort sur le parvis de la Préfecture !

Angoulême (16) : Un gros dispositif policier attendait les militant•e•s : une compagnie de gendarmes mobiles et plusieurs équipes de bac. Le stress était visiblement à son comble de leur côté et ils réagissaient au moindre geste… avant de finir par prendre conscience de leur ridicule et de, finalement,  se résoudre à laisser la fête avoir lieu devant la gendarmerie ! Plus de 150 personnes s’y sont retrouvées au son de la fanfare, rejointe par la chorale dans une ambiance gonflage de ballon et jeux de kermesse ! Des prises de parole, témoignage, récit de l’année dernière et lecture d’un extrait de « Avoir 20 ans à Sainte-Soline » ont eu lieu avant une  annonce des prochains rendez-vous : On a pas peur, on reviendra ! En hommage aux blessé.e.s, à Serge, Mickaël, Alix, et tous ceux et toutes celles qui ont été meurtris dans leur chair et dans leur corps, non pas une minute de silence, mais une minute de bruit : grosse caisse de la fanfare, ballons qui éclatent, pétards-mitraillettes et feux d’artifice, c’était beau ! On enchaine avec une playlist boum-boum, ça danse, ça chante, jusqu’à ce qu’on décide de repartir ensemble 2h plus tard, sans encombres !

Bordeaux (33) : Rassemblement sur le parvis des droits de l’homme où plusieurs prises de paroles ont eu lieu, notamment celle d’une blessée de Sainte Soline et celle d’une représentante de La France Insoumise où le lien entre le besoin d’eau et la guerre en Palestine fût souligné. Un cortège en fanfare s’élance ensuite pour accompagner la descente des écureuils qui avaient emménagé dans les arbres le matin même, en hommage à la Crèm’arbre et à Ste Soline, puis rejoint la salle débordante de l’Athenée Libertaire pour une projection du reportage d’Off-Investigation, « Sainte-Soline : autopsie d’un carnage ». 

Bourg-en-bresse(01): Un rassemblement d’une cinquantaine de personnes, avec des prises de parole de la Confédération Paysanne, la Ligue des Droits de l’Homme et des Soulèvements de la Terre-Ain. Tout cela avec un apéritif dînatoire maison, des boissons locales, une chorale endiablée. La projection du documentaire « De l’eau jaillit le feu » est programmée le 4 avri.

Bourges (18) : Une soixantaine de personnes se sont réunies au centre-ville de Bourges pour des lectures de textes (témoignages d’anonymes, de paysans et de naturalistes) et des chants (animés par la chorale en lutte Le Cri du Samedi). Une déambulation les a ensuite emmenées jusqu’à la cour de la Préfecture où les membres de Bassines Non Merci Berry ont fait résonner le son de Ciac Boum « Nous étions mil et cent », chanson écrite pour relater Sainte-Soline : « nous serons mil et cent, No bassaran ! » rebondissait en écho de mur en mur… Pendant ce temps, les participant.e.s ont écrit sur des feuilles de couleurs quelques mots, phrases pour dire ce que Sainte-Soline représente pour elleux. Un portage de paroles installé ensuite sur les grilles de la préfecture. La cantine Crumble était présente pour un grignotage de fin de soirée. Le point a été fait sur le recours déposé en cassation contre la bassine des Aix, sur les chantiers et sur les actions à venir. Prochain rdv le 18 avril à 19h à l’Antidote à Bourges pour la projection du documentaire « Sainte-Soline : autopsie d’un carnage » par Off Investigation…

Châtellerault (86) : Nous étions une quarantaine de personnes devant la sous préfecture avec une bonne ambiance grâce à des performances de musique, cirque et danse !

Foix (09) : Depuis les montagnes, une trentaine de personnes présentes pour la projection du documentaire de off-investigation « Ste Soline, autopsie d’un carnage », avant de faire une mégaboum.

Grézieu-le-Marché – Monts du Lyonnais (69)  Les Comités des SoulèveMonts et Coteaux du Lyonnais et du Forez sont allé commémorer les 1 an de Sainte-Soline à la réunion publique du député macroniste Thomas Gassilloud. À notre arrivée le député était déjà pris à parti par les ami.e.s de Palestine 69 que nous avons donc soutenu.e.s contre le génocide, puis nous avons poursuivi avec le député jusqu’à ce que nous soyons « invité.e.s » à la réunion.  Au fond d’une stabulation pleine de vaches, nos boums se sont surtout exprimés dans nos questions et nous avons pu huer un exercice piteux de langue de bois avec, en vrac : « J’ai une confiance totale en notre police (…) qui s’est faite agresser à Sainte Solide (…) et a fait un usage proportionné de la force… » Ou encore : « Nous pouvons être fiers de la maîtrise de l’Homme sur la Nature (…) il est censé de stocker l’eau de pluie qui, sinon, s’écoulerait naturellement (…) » et autres assertions du même tonneau. Nous nous sommes retenus de faire péter des méga boums par respect pour les vaches, mais la Saison 7 démarre avec détermination dans la campagne des Monts du Lyonnais et du Forez ! SAINTE SOLINE ON N’OUBLIE PAS !   NOUS SOMMES LES SOULÈVEMENTS DE LA TERRE !

La Rochelle (17): Plusieurs centaines de personnes se sont réunies dans une ambiance joyeuse à partir de 18h. Distribution de 200 ballons en hommage aux 200 blessé.e.s de Ste Soline, marqués par des slogans, puis déambulation joyeuse et bruyante sur le vieux-port. Arrivé devant la préfecture, où le Préfet semblait être toujours présent,  le cortège à fait un maximum de bruit. Puis les prise de parole se sont enchainées (BNM 17, comité local des Soulèvements de La Terre, lecture du communiqué inter-orga, LDH, Extinction Rébellion…). Résonnent ensuite les chants de la chorale militante de l’Ile d’Oléron, venue en nombre, puis la musique et la danse !

Limoges (87): Environ 200 personnes étaient présentes. Venues de Haute-Vienne, Creuse et de Corrèze. Des prises de parole du comité Limoges, des Soulèvements de le Terre, de BNM87 et du Collectif Antirep 87, ont eu lieu. Suivies de chorales féministes et révolutionnaires (CMU, CNT), de bonne bouffe, bières et jus de pomme à prix libre. Une petite MegaBoum à cloturé cette soirée.

Lons-le-Saunier (39): Projection sauvage devant le Palais de Justice de la vidéo de Partager C’est Sympa sur Ste Soline. Suivie de plusieurs prises de paroles et témoignages du 25 mars 2023. Les 70 personnes réunies ont ensuite soufflé une bougie toustes ensemble, pour transmettre que le vent se lève et éteindra la flamme destructrice des pyromanes de l’agro industrie ! La chorale militante de Lons était présente pour assurer une ambiance festive et chanter haut et fort notre détermination. La soirée de commémoration s’est terminée par un tournoi de pétanque en écho au discours criminalisant en amont de la manifestation de Ste Soline, produit par les nombreuses confiscations d’objets dans les véhicules des riverain•e•s. 

Lyon (69) : Plus de 600 personnes sur la place Guichard en forme d’Agora. Un très beau moment artistico-poétique ! Suivi d’un départ en chorale relayé par la FAM (fanfare a manif) avec le collectif Danse la Rue (collectif de danseureuses de rue) sur des chants militants, des témoignages de médics, du slam de texte engagé, le transport collectif d’une bassine en carton au logo d’XR brulée sous les feux d’artifices. Mais aussi une performance de « La Brav’Heme » (remix de la boheme) par un camarade, les sons de rappeurs de la lutte, des témoignages toujours plus forts, une fanfare toujours plus revendicatrice et un départ spontané dans la déambulation sauvage dans les rues de Lyon ! 

Melle (79) : Durant les jours précédant la mégaboum, les gendarmes inquiets que tout accès à la gendarmerie soit bloqué par nos festivités avaient tenté de faire pression sur la municipalité en incitant la mairie à émettre un arrêté d’interdiction… Sans succès ! Après un premier rendez-vous dans le centre-ville, un cortège a cheminé en chantant jusqu’à la gendarmerie, où sono et DJ ont été installés au plus près de la flicaille. Le dispositif déployé pour la centaine de personnes que nous étions (caméra, drône, et gendarmes mobiles en armures) ont participé au spectacle ridicule offert par ces poulets, bloqués dans leur poulailler par une rangée de poubelles, en compagnie des CRS avec qui ils ont dû partager la nuit… Eux aussi apprennent la composition ! Ils ont ainsi pu assister, aux premières loges derrière leurs grilles, à l’explosion de détonations devant le gendarmerie et dans le ciel de Melle. Dans la fumée des fumigènes colorés, nous avons rappelé le seuil de violence d’Etat atteint à Ste Soline, nous avons lu le communiqué écrit par les proches de Serge, puis chanté et dansé ensemble pendant près de 2h. La soirée s’est clôturée par une farandole géante entonnant joyeusement « la préfète en PLS ». On lâche rien, on est ensemble ! La lutte continue ! 

Montpellier (34): L’eau n’était pas enfermée dans une bassine pour la mégaboum de Montpellier ! Elle nous tombait dessus pour mieux être de la fête ! Après une chouette prise de parole, une centaine de soulevé•e•s a fait éclater des ballons puis a chanté sous la pluie devant les camions de police déployés pour l’occasion.

Montreuil (93) : Une centaine de personnes était rassemblée sur la place de la Mairie (à deux pas du commissariat), avec banderoles, drapeaux bigarrés et pancartes évoquant la lutte pour l’eau et les violences policières autour de prises de paroles dans une ambiance solennelle et émouvante. De nombreux tracts ont été distribués aux passant.es. L’occasion d’échanger là aussi sur le carnage et la responsabilité de l’État. Des interventions se sont succédées évoquant d’abord les méga bassines et le besoin de contrer leur développement, de lutter contre l’accaparement de l’eau, suivies d’une intervention d’une membre de la ligue des droits de l’Homme, corédactrice du rapport sur Sainte Soline décrivant le déroulement des évènements. Enfin plusieurs textes et témoignages sont venus éclairer des points de vues et vécus personnels, ce qu’avait été Sainte Soline, lus tour à tour par des militants du Comité Local Banlieue Est des Soulèvements de la terre et par des membres de l’assistance acceptant de se prêter au jeu. Pour clore, nous avons éclaté ensemble les ballons et des pétards. Une copaine présente à Sainte Soline s’est écrié «  C’était exactement comme ça mais ça a duré deux heures ! »

Mulhouse (68): Les militant•e•s du collectif des Résistances de la Terre 68 se sont réunis devant la sous-préfecture de Mulhouse pour revenir sur la mobilisation de Ste Soline et offrir une petite animation aux passant•e•s !

Nantes (44) : 500 personnes rassemblées à 19h30 devant la Préfecture de Nantes envahissent le rond-point, bloquent la circulation et installent une méga-banderole de 20m. Prises de parole du comité nantais des SDT, des syndicats Solidaire et CGT, de luttes locales (Yara, Sauvons les Gohards, La tête dans le sable), du collectif Palestine. Des chants de la super chorale La débraille, un rap enflammé de César, 11 ans, des répliques de camions de gendarmes qui prennent feu sous les acclamations, des distributions de craies, bombes de peinture, affiches à coller/scotcher. Puis le bon gros son de deux sonos couplées nous a mis en mouvement dans nos « champs élysées » nantais, conduits par deux superbes banderoles de « Contre-attaque ». Encadrement de la manif par une haie d’honneur casquée. Ville criblée de slogans, écrits ou scandés. Soirée pleine de joie et sans heurts, le tout dans une grande diversité de personnes et de détermination, qui s’est poursuivie jusqu’à la statue du « Pas de côté », habillée pour l’occasion.

Niort (79) : La préfète Dubée, aux ordres à Ste Soline, s’est une fois de plus baricadée pour ne pas être confrontée à ses responsabilités. Un dispositif policier, comme à son habitude démesuré et honteux, barrait la circulation piétonne du centre ville sans aucun encadrement légal (pas d’arreté de circulation ni de rassemblement). Le dispositif du maintien de l’ordre a donc été mis en place en fonction de l’humeur du jour des CRS, en roue libre. Des fourgons bloquaient l’accès au quartier de la préfecture tel un camp de haute sécurité, dressant des murs anti-émeutes et faisant voler, jusqu’à tard dans la nuit, leur drone à basse altitude. Plusieurs centaines de personnes se sont tout de même rassemblées sur la place du Donjon pour la méga-boum niortaise, avec des prises de parole de la CGT 79, Solidaires 79, la LDH 79, des lecture du recueil de témoignages « Avoir 20 ans à sainte Soline ». Jean-Jacques Guillet, militant historique de BNM, a fustigé la Préfète, faisant valoir sa responsabilité dans la brutalité de la répression et celle de tous les donneurs d’ordres, qui devraient avoir honte. Il rappelle que nous les trainerons devant la justice pour qu’ils répondent de leurs actes, et nous commençons dès aujourd’hui avec l’officialisation de la plainte collective contre Darmanin. Un temps de signature collective a lieu, puis s’ensuit un épisode sonore avec pétards, poches et balons éclatés, tambours, sifflets, chants, crieurs de rue, danse et une belle animation des Baz Punk. 

Nice (06) :  Une cinquantaine de personnes se sont réunies devant l’ancienne préfecture dans la vieille ville et… presque autant de policiers, parce qu’ici il y en a à revendre ! Chants militants de la chorale féministe et révolutionnaire « Les Grenades rouges » et performance poétique et participative sur le thème de l’eau du poète Tristan Blumel ont été au programme.

Paris (75) : Carnage Total et StopTotal organisaient aux Arches Citoyennes à Paris, la Fête à Total pour les 100 ans de la multinationale. Cette soirée rassemblait de multiples collectifs engagés dans la lutte écologique, sociale et sociétale. L’occasion d’une véritable convergence des luttes car après ces passionnantes heures d’échanges et de réflexions, la journée s’est finie en musique pour enfin « tout fêter ». Car ce mois-ci, un anniversaire en cache toujours un autre. Les prises de parole ont rappelé devant toute l’assemblée la forte mobilisation qui a eu lieu à l’occasion des manifestations contre les mégabassines il y a 1 an et l’ignoble répression à laquelle ces militant·es ont dû faire face. Une militante a rappelé l’ouverture de la Saison 7 des Soulèvements de la Terre, la sortie du documentaire de Reporterre et Off Investigation et l’ouverture de la saisine collective pour porter plainte contre Gérald Darmanin. La soirée s’est finie sur une joyeuse méga-boum contre les méga-bassines et les violences policières, 1 an après Sainte Soline, durant laquelle la foule présente a dansé et chanté sur la musique de la Fanfare Invisible et le rap écolo décolonial de Signature.

Poitiers (86) : Plus de 500 personnes se sont réunies contre les violences policières. Au son d’une fanfare et en chantant, le cortège a effectué trois gestes symboliques dans un esprit carnavalesque. Nous avons d’abord lâché des lampions en soutien aux victimes des violences policières. En fin de cortège, une effigie de Darmanin a été jetée dans le Clain, pour rappeler sa responsabilité et celle de l’État dans la violence que nous avons subie il y a un an. Nous avons aussi fait résonner un effaroucheur agricole devant la préfecture et l’hôtel du département en écho aux détonations des 5000 grenades lancées par les forces de l’ordre à Ste-Soline. Il s’agissait aussi « d’effaroucher les accapareurs » d’eau, comme le préfet et le président du conseil départemental, qui continuent de manœuvrer pour construire 30 méga-bassines sur le bassin du Clain. Nous avons ainsi rappelé que malgré la répression, nous sommes toujours déterminé.es à défendre le partage de l’eau contre la poignée d’agro-industriels qui la pollue et l’accapare à son seul profit. Ce rassemblement est la sommation d’un mouvement d’habitantes et d’habitants, qui ne laissera pas de chantiers de bassines commencer dans la Vienne.

Quimperlé (29) : Accueil à 18h sur un enregistrement sonore de Ste Soline, dans lequel retentissaient de nouveau les tirs de grenades et les appels aux médics. Des banderoles avaient été positionnées sur un pont de la voie express en amont du rassemblement pour rappeler l’anniversaire « Sainte-Soline, 1 an, on n’oublie pas ! « . Une centaine de personnes, dont certaines aux couleurs des 3 cortèges, s’est retrouvée pour un rassemblement festif devant la gendarmerie, place des RESISTANCES. S’en est suivi un discours poignant, écrit au retour de Sainte-Soline l’an dernier, lu sous forme de slam https://www.youtube.com/watch?v=c-G-ALxciUs. Quelques chants militants ont ensuite été entonnés ainsi qu’une choré endiablée sur une chanson écrite elle aussi au moment de la création des comités locaux des Soulèvements de la Terre https://www.youtube.com/watch?v=kzi7Ifu1RzY. Le rassemblement a fini en joyeux BOUM BOUM bordel ! 

Valenciennes (59) : Une centaine de personnes était réunie pour des prises de paroles autour de patisseries à l’éfigie de camions de CRS, puis a chanté et s’est déhanché au son d’une batukada et d’une soirée disco. 

Vannes (56) : Moment festif, joyeux et régénératif avec du bon son tekno et de la dub militante. Après les prises de parole et la lecture du communiqué inter-organisations, les militant.e.s font un grand lancer de graines sur la Préfecture. Un grand merci au bar « le partisan » pour ses boissons et ses pizzas.

23 mars – 1er jour de COMMEMOR’ACTION autour de Melle et Ste Soline

10h – ​​​​​​​En cette journée du 23 mars 2024, presque un an après la mobilisation antibassines historique, nous nous retrouvons à Melle pour ériger ensemble un cairn, une oeuvre collective où chaque pierre dit les traumas, les blessures, mais aussi les alliances, les réussites, et les solidarités. Cette tour de pierre témoigne des fragilités et des solidités partagées. Ce geste nous permet de dire notre soutien à nos blessé·es et à toutes les victimes des violences policières. Ce geste nous permet de dire que nous continuons à nous mobiliser pour que cela cesse.

Nous sommes là pour  que cessent aussi les autres formes de violence que le gouvernement et l’agro-indsutrie nous imposent : des agriculteurs.ices qui galèrent à vivre dignement de leur travail, des habitants et habitantes qui n’ont pas ou plus accès à une alimentation de qualité et à de l’eau potable… 

En cette belle matinée partagée, nous rappelons que nous allons continuer de nous battre pour le partage de l’eau et que nous nous retrouverons à nouveau dans les mois à venir pour mettre un terme aux projets de mégabassines partout en France.

12h – Après la construction collective, les chants de la chorale « La Mellitante » et les prises de parole de Bassines Non Merci, la Confédération Paysanne, les Soulèvements de la Terre, et le collectif de blessé.e.s qui a saisi la défenseure des droits, nous nous élançons dans un convoi de plusieurs kilomètres de long en direction de Ste Soline !

Comme à son habitude, la préfète a prévu un dispositif policier ridicule et honteux. Tout au long de la journée, nous sommes escortés par l’hélicoptère et des dizaines de fourgons gardent le cratère-forteresse de Ste Soline. Après les quads, c’est aujourd’hui sur des motocross que les gendarmes se pavanent . 

Nous arrivons à quelques kilomètres de la bassine, sur le champ qui a accueilli le premier camp anti-bassines à Ste Soline en octobre 2022. Notre amie outarde nous salue, sous son arche « l’outarde contre-attaque« , que le convoi franchit bruyamment. 

Ce lieu porte une symbolique et un message fort, il témoigne d’une alliance importante.

Il s’agit du champ de Philippe Béguin, ex-irriguant désormais critique du modèle des bassines. Son témoignage sur les manigances de la Coop de l’eau et sur sa prise de conscience a été très précieux pour la lutte. Il démontre qu’il est possible de changer de trajectoire, de résister aux pressions multiples, et il prouve une fois de plus la compatibilité entre profession agricole et positionnement anti-bassine. Sa démarche de protection de l’outarde, au travers des Mesures Agro-Environnementales mises en place sur cette parcelle, est très importante. Les Terres Rouges de Sainte Soline recensent les derniers espaces de nidification de l’espèce protégée en voie d’extinction. À l’inverse du chantier de bassine qui aggrave le péril pour les outardes, la démarche de Philippe permet de garantir une protection effective des oiseaux et de leurs nids. Depuis ce jour où elle a été érigée en totem, l’outarde est devenue emblème de la lutte. Et aujourd’hui, elle est là pour porter un message clair : l’Outarde contre-attaque ! Les bassines ne passeront pas ! 

Nous sommes aussi ici pour nous rappeler que « La prise de la bassine 2 » d’octobre 2022, fut une grande humilitation pour la préfète Dubée (qu’on s’étonne de voir encore en poste après ce camouflet) et pour toute la chaîne de commandement. Tout l’arsenal du maintien de l’ordre républicain était rassemblé pour rendre impossible le moindre lever de petit doigt à 10 km à la ronde autour du chantier. Pourtant, ce jour-là, les lignes de gendarmes, visiblement désemparées par l’ardeur des 10 000 personnes réparties en 3 cortèges rouge, vert et blanc, sont déroutées par leurs déploiements singuliers. Les gardiens du chantier sont dépassées successivement par des farandoles, des chaînes, des courses ou des vagues de projectiles. L’équipe rouge, épaulée par la mobilisation que requiert en d’autres points l’avancée des deux autres, met à terre une bonne partie des grilles et entre finalement en masse pendant quelques minutes sur le chantier pour y planter son drapeau. 

14h30 – Après cette deuxième commémoration de la journée, nous laissons les dizaines de fourgons de CRS continuer à garder le cratère vide. Aujourd’hui nous avons un autre objectif : un méga tournoi pour porter joyeusement notre message : « on est toujours là, ils ont les boules »

Pique nique dans l’herbe au soleil et c’est un nouveau cortège, cette fois à pieds, qui se forme en direction de la Gendarmerie de Sauzé-Vaussais. Le tournoi ne peut en effet pas commencer tant que nous n’avons pas retrouvé notre matériel de jeu, injustustement séquestré depuis un an.

Des jours durant en amont de la manifestation de Ste-Soline, les habitant.es du territoire ont subi de nombreux contrôles de la part des forces de l’ordre. Des voitures ont été fouillées, de nombreuses personnes se rendant ou non à la manifestation se sont fait confisquer leurs biens. Des boules de pétanque et des outils de travail ont été exhibés par la préfecture pour produire un discours criminalisant, alors que c’est bien le pillage de nos ressources vitales qui est criminel.

Nous venons donc nous réapproprier ces objets et témoigner de l’abjecte tactique de communication de Darmanin et ses sbires. Devant la gendarmerie, les slogans scandés par la foule (« Rendez-nous les cochonnets », « libérez les vieux clous », « notre loutre préférée, c’est l’outrage à agent », « on a les boules, ils ont nos boules ») sont ponctués par des témoignages édifiants :

  • un artisan menuisier du territoire vient récupérer un des outils de travail qui a été choisi dans son camion par des gendarmes qui l’ont ensuite requalifiée de « machette crantée ». Cette simple scie de précision ne lui sera pas rendue, au prétexte que c’est une arme. 
  • une petite fille de 10 ans explique avoir été en retard à l’école à cause des fouilles répétées et zélées. Elle nous raconte aussi l’ouverture interminable des puzzles et boîtes de jeux transportés par l’équipe Bambinerie qui venait s’installer à Melle pour permettre aux parents d’aller manifester en laissant leurs enfants en sécurité.
  • un camarade, accusé d’avoir possédé « UNE LAME » a pu récupérer son porte-clés offert par ses grands-parents en forme de… petit couteau. Ses lunettes de piscine sont aussi sauvées !
  • plusieurs boulistes chevronnés, se rendant au tournoi qui avait lieu à quelques kilomètres de Ste Soline le ​​​​​​​25 mars 2023, ont été empêché de jouer à cause de ces confiscations

Les prises de paroles rappellent également que l’acharnement et les tactiques de rétention de biens s’appliquent en ce moment ailleurs de manière extrêment grave, sur le tracé de l’A69 où nos camarades écureuil.le.s sont privées de ravitaillement depuis plus de trente jours, et subissent de nombreux traitements inhumains. Nous apprendrons le soir-même que leur détermination a magnifiquement porté ses fruits, puisqu’après 39 jours de siège à la ZAD, la coupe des arbres est désormais interdite: l’Office Français de la Biodiversité (OFB) confirme que ce bois est une zone à fort enjeu avec des nidifications avérées.

16h – Après ce passage à la gendarmerie, le convoi peut enfin s’élancer vers son dernier objectif de la journée :  le fameux tournoi de pétanque organisé par l’Amicale des Boulistes en Colère, accompagnée des cantines en lutte qui proposent buvette, frites et musique.

Cette journée de Commémor’Actions se clotûre par la victoire de l’iconique équipe, appelée « Les Boules à Gérald« , et la remise des prix. T-shirt sérigraphiés, médailles et trophée aux emblèmes de la lutte, telles que l’Outarde ou la Loutre, sont décernés aux meilleures équipes.

Cet événement n’est que le premier d’une semaine « Sainte Soline, 1 an après », qui vise à dire partout en France que nous n’oublierons jamais les blessé•es du 25 mars 2023 et la nécessité de nous protéger collectivement des violences policières. Nous ne cesserons pas pour autant de manifester et d’agir. La lutte continue.

NO BASSARAN

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *