Appel des peuples de l’eau : 100 JOURS POUR LES SÉCHER

Pour connaître les actions qui ont été menées dans le cadre de cette campagne, RDV ICI

Nous relayons aujourd’hui cet appel des peuples de l’eau et vous invitons à partager largement cette grande campagne d’actions qui va démarrer avec le début d’un nouvel été désastreux pour la ressource en eau et pour le vivant.

NO BASSARAN ! #100jourspourslessécher

100 jours pour les sécher ! 💧✊ Se mouiller contre l’assèchement du monde : campagne d’actions du 13 juin au 21 septembre

Alors que la colère gronde et que la sécheresse fait des ravages, l’État et l’agro-industrie s’acharnent à polluer et privatiser l’eau. Les chantiers de mégabassines sont le symbole d’une maladaptation au changement climatique, d’un techno-solutionnisme illusoire et en réalité mortifère. Nous le savons, nous allons vivre un été infernal. Tous les signaux sont au rouge : sécheresse hivernale, nappes phréatiques au plus bas, feux de forêts précoces, rivières en péril, Pyrénées orientales déjà en alerte.

👺 Le « plan eau » annoncé en grande pompe par le gouvernement ne résoudra rien. Il ne s’attaque pas à la question cruciale de l’usage et du partage de l’eau. Il ne priorise pas l’eau vitale sur l’eau économique. L’eau pour l’agriculture paysanne, l’eau des rivières et des milieux doivent primer sur l’eau de l’agro-business et l’eau industrielle. Le plan eau impose des restrictions injustes au plus grand nombre sans limiter la surconsommation du complexe agro-industriel, ni celle des riches.

Or, l’eau est notre commun le plus précieux .

Face aux dizaines de milliers de personnes dans la rue pour la défense des droits sociaux et dans les champs pour la défense de l’eau, l’Etat mutile sans vergogne. Après avoir tiré à vue sur toute 
forme d’opposition, il proclame « 100 jours d’apaisement ». 

Mais s’il peut mettre des milliers de flics dans un chantier de bassine à Sainte Soline ou devant le conseil constitutionnel, il est incapable de protéger tout ce qui nous assèche ! 

Alors, nous nous donnons 100 jours du 13 juin au 21 septembre pour cibler directement les institutions, les entreprises et les infrastructures qui accaparent et empoisonnent l’eau.

Cela commencera par enquêter localement pour identifier des cibles :

🎯 – les institutions complices d’écocide: agences de l’eau, conseils régionaux, administrations, ministères, etc.

🎯- Les acteurs du complexe ago-industriel : FNSEA, crédit agricole, groupama, multinationales et grosses coopératives (pioneer, ocealia, eureden, monsanto….)

🎯 – les entreprisses qui privatisent l’eau (Veolia, Suez, SAUR, etc.), la mettent en bouteille (Nestlé, Danone, etc.), la surconsomment (Lafarge, STMicroelectronics, Bunge etc), et mènent des chantiers destructeurs (CACG, Eurovia, Colas, TELT, etc.).

🎯 – les accapareurs de luxe : golfs, yachts, jaccuzzis…

Il nous appartient de prendre les mesures vitales qui s’imposent, de passer à l’action, de jour comme de nuit, à 10 comme à 100.

D’imaginer ensuite les modes d’actions pour leur en faire voir de toutes les couleurs : par des rassemblements annoncés et des désarmements inopinés, de l’affichage et des blocages, des occupations et des surgissements, en bref : un carnaval pour les désarmer. 

L’année dernière, tout l’été, les actions anti-sécheresse se sont multipliées. Cet été sera encore celui de la créativité et de l’audace : couper l’eau aux accapareurs, mettre des terrains de golf hors d’état de nuire, démanteler des mégabassines, squatter les piscines des ultra-riches ou les bureaux climatisés des assureurs, casseroler les décideurs, construire des barrages de castors pour refaire vivre nos rivières et leurs berges, notre inventivité ne doit pas avoir de limites! 

Les objectifs sont clairs: sauver l’eau potable pour toustes, protéger nos rivières et la vie aquatique, tourner la page d’un modèle agricole industriel qui met le profit avant l’autonomie alimentaire, instaurer un rapport de force contre l’accaparement de l’eau et pour la défense de ce commun.

Nous sommes l’eau qui se défend !

Be water !

LES PEUPLES DE L’EAU

Mode d’emploi et éléments de communication

Ce document n’a pas pour objectif de présenter une méthodologie précise de la réalisation d’actions de désobéissance civile ou d’organisation en groupe affinitaire (par ailleurs relativement facilement trouvable sur internet). Cependant, il semble important de préciser des attentions particulières dans l’objectif de renforcer l’impact de chaque action et ce faisant de la dynamique générale. 

1 Précaution d’usage 

Cet appel vise à dénoncer toutes les institutions et entreprises ayant une politique ou des activités accaparatrices de l’eau. L’appel cite de nombreux domaines d’activités et entreprises, il est important de souligner ici que cette liste n’est pas exhaustive. Certaines activités représentent par essence des cibles évidentes, d’autres sont largement fonction du contexte territorial et politique local. Aussi, chaque groupe local s’évertuera à faire des recherches précises afin d’apprendre à les identifier, de s’assurer de la pertinence de l’action et de pouvoir faire émerger des actions créatives et impactantes.

2. Communiquer

Premièrement, vous êtes invitées à prendre toutes les précautions nécessaires à la réalisation de ces actions. Deuxièmement, pour nous permettre de largement relayer chaque action qui se revendiquera des 100 jours pour les séchervous êtes invitées à réfléchir à la manière de la mettre en valeur de façon spectaculaire, colorée, ou encore décalée. 

Vous pouvez utiliser le hashtag #100jourspourlessecher pour visibiliser vos actions. Les captation photo et vidéo peuvent être intéressantes, bien sûr tout communiqué revendiquant une action sera relayé.

Pour la communication vous pouvez écrire à 100jours@immerda.ch en utilisant le navigateur Tor. 

3. Quelques modalités d’actions possibles ! 

  • Macron a annoncé que les institutions et collectivités devraient être exemplaires, aidons les : réductions de débit, coupures temporaires, installation de toilettes séches (20 % d’économie potentielle) et de bac à compost. À l’image des actions des énérgéticiens contre la réforme des retraites, il est également possible de couper l’arrivée d’eau d’une cible. Pour cela, après avoir localisé l’arrivée d’eau dans la rue généralement en face de l’institution que vous souhaitez viser, il vous suffira de vous munir d’une clé à eau, de fermer l’eau d’un quart de tour et de prendre bien soin de bétonner l’accès à la vanne !
  • Faire une intrusion sur un site de manière très éphémère ou plus durable, y suspendre des banderoles, ou encore coller des affiches peuvent également permettre de mettre en lumière des situations graves pour notre ressource en eau. 
  • À l’image des collectifs « Kirikou » et « Sangliers radicalisé.es » à l’été 2022, vous pourrez, vous aussi, boucher les trous des 107 terrains de golfs du pays avec du ciment à prise rapide, arracher et âbimer les greens fluos et les systèmes d’arrosage des pelouses ! 
  • Vous pourrez choisir de suivre la voie du Gang du cutter à roulette, de la  Direction Régionale de Protection de l’Eau, du groupe des Rivières en colère, ou encore le collectif J.A.D.O.T pour « Jardinières amatrices de débâchage et d’obstruction de tuyaux ». Iels ont toutes et tous, entre 2022 et 2023, débâché plus d’une dizaine de mégabassines dans les Deux Sèvres, la Vienne, le Vendée et la Charente Maritime. Et comme leurs communiqués l’expliquent bien, il vous suffira de bien choisir votre cible (bassine de plus de 200 000 m3, servant à l’irrigation de l’agro-industrie), de repérer un ouvrage perdu entre les champs, et de vous munir d’un cutter !
  • Contre l’accaparement de l’eau dans les montagnes, vous pourrez aussi cibler les domaines skiables avec leur remontées mécaniques et leur canons à neige.

Nous vous souhaitons à toutes et tous un joyeux été !

Les 4 règes d’or avant de se lancer :

1 – Contrairement au lobby agro-chimique qui déboulonne les roues des voitures de ses opposantes, ou tabasse ceux-celles qui l’emportent en justice face à Monsanto,nous n’appelons pas à s’en prendre à l’intégrité physique des responsables de la sécheresse. Nous appelons à cibler des institutions, des entreprises, et des infrastructures.

2 – Contrairement au complexe agro-industriel qui détruit la paysannerie et broie les travailleur-euse-s partout dans le monde, nous n’appelons pas à s’en prendre aux petit-e-s exploitant-e-s agricoles, bio ou non, qui sont les grand-e-s exploité-e-s de ce système mortifère. Nous appelons à très sérieusement enquêter localement avant de passer à l’action pour viser seulement des grosses sociétés agricoles qui accaparent et empoisonnent l’eau et la terre. 

3 – Contrairement aux fongicides et pesticides qui détruisent la vie sans distinction, nous n’appelons pas dans le cadre de cette campagne à s’en prendre aux cultures destinées à la consommation alimentaire, hormis les ogm. Nous appelons à la subtilité et à la finesse dans l’élaboration des actions.

4 – Contrairement aux apprentis sorciers de la génétique et de la géo-ingénierie, nous ne voulons pas jouer avec le feu. En ces temps de sécheresse, il convient de ne pas mettre en danger humain-e-s, plantes et animaux. Nous vous invitons à privilégier la clef à molette, la pince coupante et l’huile de coude… 

Les peuples de l’eau se proposent de relayer les actions dans l’esprit des règles d’or de la campagne 100 jours pour les sécher…


Télécharger l’appel et le mode d’emploi en version PDF

Télécharger un flyer à imprimer et à plier :

Ce fichier s’imprime en format A4 recto/verso (retourner sur les bords courts) puis se plie en 3 volets

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