Alors que la mobilisation citoyenne massive à Ste Soline avait permis un blocage et une suspension du chantier durant 10 jours, les travaux de la méga-bassine ont repris ce matin. Nous étions bien évidemment présent.e.s sur place pour constater ce passage en force révoltant et préparons d’ores et déjà une riposte en plusieurs étapes..
Une part croissante des habitant·es du territoire semble fermement opposée à ces infrastructures. Dès hier soir (7 nov.), la vigie locale s’est mise en alerte et nous avons reçu de nombreux messages (merci à vous) : les gendarmes restés sur place s’agitaient, un hélicoptère équipé d’un énorme spot a survolé le chantier de la mégabassine. Sous escorte policière, le convoi nocturne d’engins de chantier est ainsi revenu sur les Terres Rouges. L’État et la Coop de l’eau savent que leur projet est d’ores-et-déjà à rebours de l’histoire, sinon pourquoi auraient-ils besoin d’un tel déploiement de moyens et de militariser la zone ?
Pire, la Coop de l’eau, se sachant menacée, annonce que la SEV15 sera prête pour la campagne d’irrigation de 2024. Nous ne doutons pas que cette volonté d’accélèrer rencontrera des oppositions…
C’est donc ainsi que l’agro-industrie et l’Etat ont décidé de répondre au vaste mouvement pour le partage de l’eau qui s’était retrouvé à plus de 7000 personnes les 29 et 30 octobre : par le passage en force et le redémarrage des travaux.
La Coop de l’Eau reste sourde à nos revendications d’intérêt général, portées par un vaste mouvement pour le partage de l’eau. Elle poursuit “quoi qu’il en coûte” son projet de destruction du vivant et d’accaparement des biens communs.
Pire, l’État avec des acteurs similaires dans le département voisin, la Vienne, vient d’entériner la création de 30 nouvelles bassines, destinées à privatiser 8,8 millions de mètres cubes d’eau. Toutes les associations locales, et même la chambre d’agriculture se sont pourtant retiré·es de ce protocole. Le modèle destructeur des méga-bassines cherche comme prévu à s’étendre sur tout le territoire…
Au delà de ces provocations et du mépris pour la mobilisation populaire, nous savons pourquoi ce redémarrage est si rapide : le chantier de Sainte-Soline est en effet une véritable course contre la montre pour son remplissage, et les porteurs de projet risquent gros financièrement à chaque retard. C’est pourquoi nous avons bloqué le chantier fin octobre et continuerons à le faire dans les prochaines semaines et les prochains mois. Nous constatons en effet que l’Etat comme les agro-industriels ne s’embarrassent pas d’attendre les recours juridiques ni un protocole de concertation sérieux, et ne comprennent que la contrainte financière. Nous ne doutons pas que cette volonté d’accélèrer rencontrera des oppositions…
Au vu de l’urgence climatique et de l’état critique de dégradation des sols et cours d’eau, les activistes, scientifiques, et 150 organisations signataires de l’appel PAS UNE BASSINE DE PLUS exigent à nouveau un moratoire sur les projets de méga-bassines, une concertation large sur le partage de l’eau et l’appui à des pratiques paysannes locales protectrices de la biodiversité.
Pour ce faire, la riposte s’organise :
Une action collective téléphonique est en cours cette semaine, pour faire pression sur les sociétés complices du désastre, qui participent activement au chantier. Vous êtes déjà nombreux·ses à participer, on compte sur vous pour intensifier l’action toute la semaine en réaction à cette reprise du chantier intolérable. Vous pouvez les interroger les entreprises sur leur responsabilité, exprimer votre mécontentement, votre dégoût, et aussi votre détermination à faire cesser ce chantier et tous les autres. Il est aussi intéressant de leur rappeler que les employé.es de ces structures soucieux de travailler sur des chantiers aussi contestés peuvent exercer leur droit de retrait.
Le mouvement anti-bassines va appeler très prochainement à une mobilisation nationale similaire à celle de fin octobre. Nous ne lâchons rien et sommes prêts à réagir en conséquence, nous serons nombreux.ses et plus déterminé.e.s que jamais.
Nous montrerons une nouvelle fois s’il le faut que ces dispositifs sont atteignables et qu’au vu de l’urgence climatique, les arrêtés préfectoraux et autres montées de fièvre répressives ne peuvent plus arrêter les défenseurs.euses de l’eau.
NO BASSARAN 💧
Pour participer à la vigie permanente et communiquer vos infos : 07 58 95 65 96 // vigiebassine@riseup.net
Pour participer financièrement à la lutte : https://lessoulevementsdelaterre.org/soutenir